Taux de base

Pourquoi le taux de base de la Banque du Canada pourrait aller à 8% en 2023?

Le taux de base de la Banque du Canada est à 4,5% au moment d’écrire ces lignes, une hausse de 4,25% depuis janvier 2022. Ces hausses ont pour but de ramener l’inflation à un niveau plus décent, c’est-à-dire, une cible de 2%.

Pourquoi ce taux atteindra-t-il 8% d’ici la fin de l’année 2023?

Première chose, l’emploi. Malgré une hausse de 4,25% sur un an du tau de base, le niveau de l’emploi ce maintient au Canada. Pour janvier 2023, le taux de chômage était de 5%. Ce maintien de l’emploi contribue à l’essor économique du Canada.

Seconde chose, et non la moindre, l’inflation.  En décembre 2022, l’inflation était de 6,3% au Canada. C’est une baisse par rapport au sommet de 8,1% en juin 2022. Mais, ça demeure encore trop élevé et la Banque du Canada vise de ramener l’inflation à 2%.

Or, justement. si l’inflation a diminué de 1,8% en 6 mois avec une hausse du taux de base de 2,75% de juin 2022 à décembre 2022, on peut donc croire qu’il faudra, règle de trois appliquée, une hausse additionnelle du taux de base de 3.5% pour ramener l’inflation sous les 2% en décembre 2023.  Ce qui mène le taux de base de la Banque du Canada à 8%.

Évidemment, ici, nombreux lecteurs vont dire que ça ne fait aucun sens.

Pourtant, oui.

Il faut comprendre qu’une augmentation du taux de base de la part de la Banque du Canada n’a pas un effet immédiat. C’est un effet de 3 à 6 mois dans l’économie par rapport à l’annonce.

En plus, côté inflation, le gouvernement du Québec a annoncé une hausse de 7% du salaire minimum dès le 1er mai prochain. Bien sûr, cela va être refilé aux consommateurs. Ainsi, devrait ajouter de l’inflation.

Nous avons donc d’un côté la Banque du Canada qui s’efforce de monter son taux de base pour combattre l’inflation et de l’autre côté, en pur imbécile, le gouvernement du Québec qui décide d’annoncer une hausse de 7% du salaire minimum. Encore pire, le gouvernement du Québec s’apprêterait à annoncer une légère diminution du fardeau fiscal des québécois avec des baisses d’impôts.  Ce qui va permettre aux contribuables québécois d’avoir un petit peu plus d’argent dans leurs poches.  Donc, de contribuer davantage à l’inflation.

Avec des annonces aussi imbéciles de la part du gouvernement du Québec, il n’y a aucun doute que la Banque du Canada devra monter son taux de base davantage.

Graphique de l'évolution du taux de base de la Banque du Canada
Évolution du taux de base de la Banque du Canada: source site internet de la Banque du Canada

Ainsi, selon son calendrier, la Banque du Canada procédera à la révision de son taux de base à ces dates en 2023.  Voici notre prédiction de la hausse pour chacune des dates:

8 mars : hausse du taux de 0.5% pour atteindre 5%.
12 avril: hausse du taux de base de 0.5% pour atteindre 5.5%
7 juin: hausse du taux de base de 0.75% pour atteindre 6.25%
12 juillet: hausse du taux de base de 0.5% pour atteindre 6.75%
6 septembre: hausse du taux de base de 0.5% pour atteindre 7.25%
25 octobre: hausse du taux de base de 0.5% pour atteindre 7.75%
6 décembre: hausse du taux de base de 0.25% pour atteindre 8%

Bien sûr, ces nouvelles hausses devraient contribuer à ralentir l’économie canadienne et faire très mal au marché immobilier. De toute façon ce marché immobilier est en surchauffe depuis trop longtemps, il est temps que les prix soient ramenés à un ratio salaire moyen /prix médian plus abordable pour les acheteurs.

Si la Banque du Canada ne se rend pas à 8% sur son taux de base en 2023, c’est que des facteurs extérieurs à l’économie canadienne viendront faire baisser l’inflation au Canada. Cela pourrait être la fin de la guerre en Ukraine, une baisse du prix du baril de pétrole ou encore un effondrement d’une devise dans laquelle les Canadiens importent beaucoup. Par exemple, cela pourrait être le yuan chinois, le dollar américain ou l’euro.

En terminant, entre 50% et 75% de l’inflation que l’économie canadienne subie est liée à la hausse des coûts en transports (prix de l’essence, du diesel) et au bris de la chaîne d’approvisionnement. Avez-vous remarqué en ce moment que le litre de diesel est 40% plus dispendieux que le litre d’essence ? Or, les trains, les bateaux et à peu près 97% de l’industrie du camionnage fonctionnent avec du diesel. Le prix du litre du diesel devrait être au même prix, sinon même légèrement inférieur au prix du litre d’essence.

Note: l’opinion de l’auteur par rapport au sujet de son article est propre à lui-même. Cet article n’est pas un avis financier.  Effectuer vos propres recherches avant d’investir. Lisez la clause de non-responsabilité de GlobeInvestir.

 

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