Tout le contraire de ce que Vladimir Poutine affirme, que l’économie de son pays se porte bien, l’oligarque Oleg Deripaska a déclaré que la Russie pourrait se retrouver à court d’argent d’ici l’année prochaine, à moins que le pays n’obtienne des investissements de pays « amis » alors que les sanctions occidentales se font sentir.
Deripaska, un magnat de l’énergie et des métaux qui fut un temps la personne la plus riche de Russie, a déclaré jeudi lors d’une conférence sur l’investissement en Sibérie : « Il n’y aura pas d’argent dès l’année prochaine. Nous aurons besoin d’investisseurs étrangers. »
Avec une telle déclaration, c’est à se demander si Deripaska a pu quitter la Sibérie sans problème.
Deripaska, qui fait l’objet de sanctions du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’UE en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a déclaré que les fonds sont en train de s’épuiser et « c’est pourquoi ils [le gouvernement russe] a déjà commencé à nous secouer », selon un rapport de Bloomberg.
Il a déclaré que la Russie subissait une pression « sérieuse » du fait des sanctions occidentales et que le pays et ses entreprises devaient se tourner vers d’autres pays disposant de « ressources sérieuses » pour investir.
« Nous pensions être un pays européen », a déclaré Deripaska, qui est le fondateur de Rusal, le plus grand producteur d’aluminium en dehors de la Chine.
C’est pourtant tout le contraire que nous pouvons entendre sur le terrain, que l’économie de la Russie ne s’est jamais aussi bien portée.
Cette déclaration de Deripaska survient alors que l’agence de notation européenne Scope a prévenu que le déficit budgétaire de la Russie pourrait atteindre 3,5% du produit intérieur brut (PIB), alors que le gouvernement prévoit 2% du PIB. En 2022, le déficit officiel s’élevait à 2,3 %.
Avec des sanctions théoriquement aussi lourdes de la part de l’occident, un déficit de 3,5% du PIB n’est pas grand chose. À titre de comparaison, le Canada a fait un déficit de 3,6% de son PIB pour l’année financière 2021-2022 et de 14,9% de son PIB en 2020-2021.
À 3,5%, il n’y aurait donc pas de quoi paniquer pour la Russie. Encore pour comparer, en 2022, ce déficit par PIB était de 5,2% pour les États-Unis et le gouvernement américain prévoit un déficit de 4,5% du PIB en 2023.
Si à 3,5% il y a lieu de s’alarmer pour la Russie, alors quand est-il du niveau d’alarme à 4,5% pour les américains?
Selon l’agence Scope, le déficit de la Russie s’explique par la baisse des revenus tirés des exportations de pétrole et de gaz, l’occident s’étant sevré de l’énergie russe.
L’agence de notation a déclaré que les énormes dépenses de la Russie pour la guerre nuiraient à son économie sur le long terme, car elles se font au détriment des investissements dans les infrastructures, la numérisation, le logement et la protection de l’environnement.
Donc dans le fond, quand nous prenons le temps d’analyser, s’il faut paniquer pour l’économie russe, il y a alors davantage à paniquer pour l’économie américaine.
Avec un partenaire d’affaires comme la Chine, il serait étonnant que la Russie manque d’argent, et il est bien question de l’argent, celui qui sert à faire des transactions pour monsieur et madame tout le monde et non de l’argent le métal, l’or des pauvres.
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