Cela a été annoncé hier, au Canada, l’inflation a ralenti en décembre 2022 à 6,3%, une baisse comparativement au 6,8% de novembre.
Il faut faire attention avec cette donnée et ne pas trop se réjouir rapidement. Surtout quand on lit les médias traditionnels qui ne nous informent pas vraiment de la réalité de la signification de ce chiffre, mais qui galvaudent des chiffres sans les expliquer à leur lectorat.
Tout d’abord, oui, bien sûr, une baisse de ce chiffre est une bonne nouvelle pour tout le monde, enfin presque tout le monde.
Par contre, il faut comprendre qu’une baisse de l’inflation ne représente pas une baisse des prix sur le terrain.
C’est plutôt une stabilisation ou une réduction du rythme de croissance de la montée des prix qui s’applique et une réduction des prix dans l’ensemble.
Il faut comprendre que le chiffre indiqué hier est calculée sur 12 mois. Donc, pour la période de 12 mois se terminant en novembre, l’inflation était de 6.8%. Le chiffre de 6,3% annoncé hier, lui, représente l’inflation pour la période de 12 mois se terminant en décembre.
C’est de ce fait une hausse maintenue de l’inflation. La baisse du chiffre de 0,5% ne veut pas dire que les prix ont descendu de 0,5% pour les consommateurs. Ça veut plutôt dire que les prix ont monté, mais de 0,5% moins élevé que la période précédente.
Pour que ce soit une baisse des prix, on parlerait alors d’une baisse négative de l’inflation, ou si vous préférez, on parlerait alors de déflation.
Il est possible avec la récession à venir que l’inflation se retrouve en mode déflation. Plus spécifiquement au niveau des produits pétroliers comme le litre d’essence ou le litre de diesel. Ces deux prix sont névralgiques dans l’économie nord-américaine, et, pour cause, ces prix affectent grandement les coûts du transport des marchandises et des gens.
Par contre, il y a un phénomène qui devrait influencer l’inflation à la hausse pour le mois de juillet prochain. La hausse du prix des loyers. Les propriétaires envoient leurs hausses à la fin janvier ou début février à leurs locataires, mais ces hausses seront appliquées qu’au mois de juillet suivant.
Quoi qu’il en soit, la prochaine récession devrait faire très mal à l’économie canadienne et il est ainsi facile de prédire que l’inflation pourrait revenir à un niveau acceptable au cours des deux prochaines années et peut-être même devenir négative pour quelques mois.
Pour ceux qui désirent savoir comment est calculée l’inflation au Canada, Statistique Canada informe la population sur son site Internet. Par contre, vous savez, le gouvernement modifie parfois la façon de calculer cet indice de la hausse des prix de façon à ce qu’il reflète davantage la réalité actuelle. Ce qui fait que dans le temps, le calcul est difficile à comparer sur des décennies.
En terminant, sur les réseaux sociaux, il est possible de lire que certains individus président une hyperinflation mondiale. Où il y aurait une hyperinflation dans tous les principaux pays du monde. Une hyperinflation est quand les hausses de prix atteignent des niveaux hors de contrôle, comme certains pays l’ont vécu, par exemple le Zimbabwe en 2008.
Une hyperinflation est souvent sectorielle tant dans un secteur de l’économie que sectoriel au niveau géographique.
Il faut comprendre qu’une hyperinflation mondiale est théorique, sur le terrain, cela est presque impossible. Cela signifierait la chute de toutes les grandes monnaies du monde et des prix de denrées et de produits pétroliers qui augmenteraient à des niveaux stratosphériques. L’hyperinflation mondiale est davantage une théorie du complot qu’une théorie qui pourrait s’appliquer mondialement. Même que, méfiez-vous sur les connaissances économiques d’individus qui vous parlent à tort et à travers que l’hyperinflation mondiale est à nos portes. Que ce soit en économie, en santé ou dans d’autres secteurs, quand il y a des sympathisants de la théorie du complot, il faut prendre leurs propos avec un grain de sel et leur accordé autant d’importance qu’une défaite de 3-1 de votre équipe sportive préférée.
Note: l’opinion de l’auteur par rapport au sujet de son article est propre à lui-même. Cet article n’est pas un avis financier. Effectuer vos propres recherches avant d’investir. Lisez la clause de non-responsabilité de GlobeInvestir.